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Analyse des tissus végétaux

L’analyse des tissus végétaux mesure les teneurs en éléments nutritifs des tissus de la plante. Elle peut compléter utilement les résultats de l’analyse de sol. Il s'agit de l'un des outils utilisés pour prévoir les doses d'application optimales des éléments nutritifs pour une culture spécifique dans un champ spécifique. Il est important d'identifier si un élément nutritif spécifique est en quantité excessive, adéquate ou insuffisante au cours d'une saison de croissance, et de remédier immédiatement à une carence ou à un excès.

L'analyse des tissus végétaux peut servir à évaluer la teneur en phosphore, en potassium, en magnésium et en manganèse du sol. Elle est également très utile pour évaluer la teneur en bore, en cuivre, en fer ou en molybdène puisqu’on ne dispose pas d’analyses de sol fiables pour ces éléments. Les résultats des analyses des tissus végétaux visant à mesurer la teneur en azote et en zinc ne sont pas toujours fiables.

L'analyse des tissus végétaux est plus utile lorsqu'elle est combinée à l'analyse du sol, ainsi qu'à une inspection visuelle de la culture et de l'état du sol. En comparant les résultats de l’analyse de tissus végétaux aux valeurs jugées normales pour la culture en question, on peut déterminer si celle-ci manque d’un élément nutritif en particulier. En ce qui a trait à certains éléments nutritifs, l’analyse peut indiquer si le sol en contient suffisamment pour assurer à la plante un développement optimal. Lorsqu’il a été établi qu’un sol est suffisamment pourvu en éléments nutritifs, l’analyse des tissus végétaux peut aider à comprendre pourquoi ces éléments sont mal absorbés par la plante.

Constitution des échantillons

L’époque du prélèvement des tissus végétaux est importante, puisque les teneurs en éléments nutritifs d’une plante varient considérablement selon son âge et son stade de développement.

Des recommandations relatives aux époques de l’échantillonnage ont été établies pour la plupart des cultures légumières. Les résultats seront difficiles à interpréter si les échantillons sont prélevés à d’autres époques.

Chaque fois que l’on soupçonne une carence, il est toujours préférable de faire analyser les tissus le plus tôt possible. Prélever les échantillons dans les secteurs où la fertilité semble poser problème plutôt que dans l’ensemble du champ. Constituer aussi des échantillons distincts dans les secteurs avoisinants, où tout semble normal, pour avoir une base de comparaison.

Les échantillons de tissus végétaux doivent être prélevés sur au moins 20 plantes provenant de plusieurs endroits de la zone choisie. Chaque échantillon doit se composer d’au moins 100 g (3,2 oz) de tissus frais. Pour la plupart des cultures légumières, il faut prélever sur chaque plant la dernière feuille à s’être complètement déployée. L’analyse de feuilles très vieilles et très jeunes aboutit souvent à des résultats irréguliers.

Placer les échantillons de tissus végétaux dans des sacs en papier étiquetés. Un sac en plastique les ferait pourrir. Éviter de contaminer les échantillons de tissus végétaux avec de la terre. Même en très petite quantité, la présence de terre fausserait les résultats, surtout si l’analyse porte sur les oligo-éléments

Envoyer avec les échantillons de tissus végétaux des échantillons de sol prélevés dans les zones à problème et dans les zones normales. Ces échantillons de sol devraient aider à déterminer si la carence résulte d’une insuffisance nutritive du sol ou de l’interférence d’un autre facteur.

Les échantillons de tissus végétaux frais devraient être expédiés directement au laboratoire. Si cela est impossible, on doit les sécher à basse température afin de les préserver.

Interprétation

Les recommandations en matière d'engrais basées sur l'analyse des tissus végétaux n'ont pas encore été établies avec certitude. Cependant, quand l’analyse révèle des teneurs qui se situent à l’intérieur de ces limites (les « intervalles de suffisance »), on ne doit pas s’attendre à une réaction de la culture à une fertilisation qui viserait à augmenter ces teneurs dans les tissus foliaires. Un bon programme de fertilisation doit plutôt viser à maintenir les teneurs dans la partie inférieure de l’intervalle de suffisance. Des apports d’engrais qui viseraient le haut de l’intervalle pourraient entraîner une surfertilisation et des coûts inutiles.

Cliquer sur le lien ci-dessous pour consulter les intervalles de suffisance de la teneur en éléments nutritifs des diverses cultures. 

  1. Intervalles de suffisance des brassicacées  
  2. Intervalles de suffisance cucurbitacées  
  3. Intervalles de suffisance des poivrons et piments  
  4. Intervalles de suffisance des fraises  
  5. Intervalles de suffisance du maïs sucré 
  6. Intervalles de suffisance des tomates   

L’analyse des tissus végétaux a aussi ses limites. Il faut souvent faire appel à un spécialiste pour en interpréter les résultats, car le rapport d’analyse n’indique généralement pas la cause de la carence ni la quantité d’engrais nécessaire pour la corriger. Pour bien des cultures légumières, il est difficile de déterminer à quel moment il est conseillé de prélever des échantillons. Comme les légumes se développent très rapidement et que leur cycle de production est relativement court, les résultats d’analyse arrivent parfois quand la perte de rendement est irréversible. Néanmoins, l’analyse des tissus végétaux est utile pour diagnostiquer les problèmes nutritionnels dans un champ en vue des mesures correctives futures.

La publication 611 du MAAARO, Manuel sur la fertilité du sol, contient des renseignements supplémentaires sur l'analyse des tissus végétaux. Par ailleurs, les gammes d'éléments nutritifs du sol propres à chaque culture et les recommandations en matière d'engrais figurent dans la publication 363 du MAAARO, Recommandations pour les cultures légumières, qui sera accessible jusqu'à ce que la publication 839 (Guide pratique sur les cultures légumières en Ontario) soit publiée.

Analyse de la sève 

La sève des plantes est le fluide extrait des tissus conducteurs, soit le xylème, soit le phloème, soit une combinaison des deux, bien qu'il n'y ait pas encore de consensus sur cette définition au sein de la communauté scientifique. Néanmoins, les nutriments présents dans la sève sont facilement accessibles pour le développement de la plante. C'est pourquoi l'analyse de la sève est considérée comme une « analyse de sang » des arbres.

En plus des analyses des feuilles et des pétioles, l'analyse de la sève est une technique complémentaire qui a le potentiel 1) de fournir une détermination précoce de l'état nutritionnel de la plante, 2) d'optimiser l'application d'engrais, 3) de réduire les impacts environnementaux et 4) d'améliorer la durabilité des légumes et des espèces pérennes. L'analyse de la sève peut permettre de déterminer les niveaux de minéraux des plantes, les carences nutritionnelles et les excès avant qu'ils ne causent des dommages au développement de la plante et, par conséquent, au rendement des fruits. Cependant, l'incohérence des méthodes d'extraction et d'analyse et l'absence d'intervalles de suffisance spécifiques pour les cultures horticoles sont quelques-uns des défis associés à cette technique.

Utilisation de capteurs optiques/en temps réel 

Le recours à des capteurs optiques/en temps réel est considéré comme un moyen avancé et non destructif de diagnostiquer les carences en nutriments dans les cultures de plein champ et les cultures horticoles. Les capteurs optiques sont utilisés pour mesurer et quantifier la variabilité des cultures, leur santé ou leur vigueur. Il peut être tenu à la main ou installé sur du matériel agricole (par exemple, un pulvérisateur ou un tracteur) et fonctionne avec la plupart des régulateurs à débit variable ou des systèmes de distribution (par exemple, N). Parmi les défis à relever, citons le coût initial élevé, les exigences technologiques et la précision des mesures qui peuvent nécessiter une vérification au sol (c'est-à-dire une comparaison avec les résultats obtenus dans le sol ou les tissus végétaux).